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Un témoignage sur l’Afghan poignardé dans le parc, contre le rouleau compresseur

Témoignage d’un membre d’une association du 10e.

 

De nationalité afghane, âgé de 26 ans, il est arrivé à Paris en octobre 2008. Depuis, il était bien connu des associations intervenant auprès de la population afghane du quartier de la Gare de l’Est, qui lui fournissaient aides sociales et soutien juridique.

 

Contrairement à ce qui a été annoncé dans certains médias, et à une idée reçue sur les afghans en errance dans Paris, ce jeune homme, comme une partie de ses compatriotes à Paris, n’avait pas l’intention de se rendre en Angleterre ou un autre pays d’Europe. Au contraire, il avait déposé une demande d’asile quelques jours après son arrivée en France.

 

Il n’était donc pas « en partance » et, en tant que demandeur d’asile, sollicitait la protection de l’état français.

 

Comme la majorité des Afghans, il était passé par la Grèce pour atteindre la France, et a donc été place sous le règlement Dublin II, qui stipule qu’une personne doit faire sa demande d’asile dans le premier pays européen traversé. Les demandeurs d’asile sous Dublin II n’ont pas droit à un hébergement dans un CADA (Centre d’Accueil pour Demandeurs d’Asile), et il s’est donc trouvé à dormir au square dès son arrivée en France, malgré ses demandes répétées d’accéder à un hébergement. Il aura donc vécu dans le square Villemin pendant plus de 5 mois, jusqu’à sa mort.

 

Eu égard à la précarité de ce jeune homme, les services de France Terre d’Asile avaient été sollicités pour une mesure d’hébergement. La demande avait été refusée, le statut administratif primant sur la vulnérabilité de la personne.

 

Lors d’une de ses convocations « Dublin » à la Préfecture, fin janvier 2009, il a été interpellé puis placé en Centre de Rétention Administrative, en vue d’un renvoi vers la Grèce. Lors de sa libération, il a enfin pu initier sa procédure de demande d’asile, sous une catégorie dite « prioritaire », une procédure accélérée n’ouvrant pas non plus les droits au dispositif national de prise en charge pour demandeurs d’asile.

 

Il est passé à l’OFPRA (Office Français de Protection des Réfugiés et Apatrides), début mars 2009, et a été rejeté de sa demande pour « manque de preuves », mais allait préparer son recours à la CNDA (Cour Nationale du Droit d’Asile). Il avait  reçu la réponse négative d’OPFRA quelques jours avant d’avoir été tué. 

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